A la Rencontre des idées et des pratiques en psychologie et psychanalyse

Mélanie Klein

  L 'oeuvre de Melanie Klein (environ cinq volumes) doit une grande partie de son originalité au fait qu'elle a été la première à oser appliquer au traitement des enfants les mêmes principes que dans l'analyse des adultes en substituant aux associations de l'adulte les aléas du jeu des enfants. Aucune mesure éducative, aucun adoucissement n'est prôné. 

Une telle pratique avec des enfants âgés d'aussi peu que trois ans lui a permis de découvrir le monde parfois cauchemardesque de l'imaginaire des enfants, peuplé de bons et de méchants, de fantasmes de dévoration, de matières fécales mais aussi d'amour, de culpabilité, de sentiments dépressifs et de grandes peurs pour soi et les autres. 

Dans un premier temps, Melanie Klein a cherché à intégrer ce nouveau matériel dans le cadre strict du vocabulaire freudien et des avancées de Karl Abraham. Elle a développé surtout des notions autour de la précocité des premiers mouvements œdipiens et a cherché à rendre compte de la complexité de la vie fantasmatique des petits enfants. 

Ce n'est qu'avec les années trente que Melanie Klein a commencé à élaborer des concepts proprement kleiniens qui demeureront toujours dans le cadre de la psychanalyse classique. Elle proposera les concepts de position schizo-paranoïde et de position dépressive pour décrire les rapports entretenus par l'enfant avec ses objets d'amour durant les premières années de la vie .


Elle est le personnage qui marqua le plus fortement la psychanalyse britannique et dont l'oeuvre a profondément transformé le corpus analytique est arrivé à Londres en 1925, à l'invitation d'Ernest Jones: Melanie Klein. Mère de famille de trois enfants, divorcée, elle a entrepris une analyse en 1917 avec Sandor Ferenczi à Budapest. Cette autrichienne d'origine, après avoir voulu intégrer des principes de psychanalyse à l'éducation de ses enfants, s'est vue encouragée par ses maîtres à poursuivre sa démarche en analysant ses propres enfants puis en développant une pratique d'analyse d'enfant. 

Après avoir quitté Budapest vers 1920 elle s'est installée à Berlin auprès de Karl Abraham avec qui elle a entrepris une seconde analyse. C'est ce dernier qui sera la référence principale de Klein tout au long de sa carrière. Sa réputation de sérieux et de rigueur était la meilleure protection de Melanie Klein qui, en s'avançant sur le terrain de l'analyse des enfants, se trouvait à s'opposer à l'autorité de l'époque, Hermine von Hugh Helmuth, et surtout à Anna Freud qui commençait sa carrière. 

Le décès prématuré et inattendu de Karl Abraham en 1925, avait laissé Melanie Klein plus ou moins isolée à Berlin. Elle accepte alors d'aller s'installer à Londres où ses premiers travaux avaient déjà reçus un accueil très chaleureux alors que sur le continent elle se trouvait de plus en plus opposée à Anna Freud qui, à l'époque, ne croyait pas possible l'analyse des enfants et optait pour un traitement pédagogique et moraliste. 

En Angleterre, Melanie Klein trouve un groupe qui la supporte et l'appuie. De plus, seul le poids politique et le tact de Ernest Jones va pouvoir empêcher Freud de prendre ouvertement partie pour sa fille. La situation va toutefois se compliquer vers la fin des années trente avec l'immigration massive des analystes allemands et autrichiens fuyant la montée du nazisme. 

Une violente polémique opposera alors Melanie Klein et ses supporteurs à Anna Freud, Edward Glover et plusieurs autres. Le point culminant sera atteint au beau milieu de la guerre, en 1943-1944, lors de grandes discussions ayant pour but ni plus ni moins que d'exclure Melanie Klein de la société. Le résultat sera toutefois assez inattendu, puisque, au terme de ces échanges, c'est le groupe de Anna Freud qui s'isolera à la Hampstead Clinic alors que les kleiniens et les non-alignés (middle group ou third group) coexisteront dans une relative harmonie. 

                                                    suite de la vie de Mélanie Klein et de la théorie Kleinienne

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