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Ferenczi

FERENCZI, SANDOR

Sandor Ferenczi (1873-1933) est un psychanalyste hongrois, disciple de Freud, qui a analysé ses rêves, lors de promenades à Vienne. Ferenczi lui en a beaucoup voulu de cette formation trop simpliste, qui n'avait pas permis d'analyser son transfert négatif. Freud répondit à cela: "Je ne peux pas analyser le transfert négatif d'un ami". On trouve les traces de cette notion dans un des derniers articles de Freud : "Analyse terminée, analyse interminable" (1937).

Ferenczi, dans l'ensemble très fidèle à Freud, restait persuadé qu'en dépit de la découverte du complexe d'Œdipe, l'inceste jouait un rôle important. Il a ainsi anticipé le mouvement actuel qui tend à accuser Freud d'avoir négligé ce phénomène. Dans son article célèbre, "La confusion des langues", il montre comment les enfants confondent leur langue avec la langue de l'adulte incestueux, qui veut les persuader que l'inceste est normal. 

L'abondante correspondance entre Ferenczi et Freud, pas encore entièrement traduite en français, montre la richesse des échanges entre ces deux hommes qui ne deviendront jamais de véritables amis. 
Deux artifices techniques de Ferenczi montrent la manière dont il utilisait son contre-transfert. Il proposait des restrictions à la liberté du patient dans le cas de troubles de la sexualité. Un patient homosexuel ne devait plus faire l'amour, jusqu'à ce qu'il ne le soit plus… Par ailleurs, il estimait que ses patients pouvaient lui livrer les fruits de leur analyse sur lui; il s'agissait pour eux d'analyser leur analyste. Ferenczi publia avec Otto Rank un livre sur leurs propositions de modifications de la technique analytique. Freud fut très irrité par ces procédures artificielles. 

Dans la correspondance avec Freud, Abraham, le disciple sage, se vantait de l'avoir averti des excès auxquels se livrait Ferenczi, ce à quoi Freud répondit que maintenant il n'avait plus besoin de son homosexualité (comme ce fut le cas avec Fliess). Il maintint ainsi son appui à Ferenczi. 

Les travaux de Ferenczi connaissent actuellement un regain d'intérêt en France, où l'analyse du contre-transfert est très étudiée. Ferenczi représente par ailleurs l'essentiel de "l'école hongroise de psychanalyse", qui insiste sur l'hypothèse d'une relation d'emblée entre le nouveau-né et sa mère, tous les deux unis par un sentiment "océanique". Cette hypothèse a conduit à assimiler les pulsions décrites dans la théorie psychanalytique aux "instincts" décrits par les éthologues. L'étude du comportement animal étaie la théorie de Bowlby, qui fait de l'attachement la donnée instinctuelle la plus importante. Ce point de vue est repris implicitement par Spitz et Winnicott. Le premier va étudier l'effet de la séparation de l'enfant et de sa mère et par conséquent la rupture des liens d'attachement (voir vidéo). Winnicott, de son côté, a repris la théorie de Ferenczi sur la continuité de la vie psychique des enfants dès la naissance, en étudiant les objets d'investissement partiel à partir des fantasmes qui les organisent, conformément à la théorie freudienne de "l'hallucination de l'objet", et en même temps de la réalité de cet objet. 

Balint a également développé la théorie de Ferenczi en montrant que la présence du médecin est plus importante que ce qu'il dit et que ce qu'il prescrit, d'où l'application de ces principes dans les groupes d'étude pour le personnel sanitaire et social.
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